Avancée sur la voie lactée en Afrique de l’Ouest

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En Afrique, le lait est une source importante d’alimentation et de revenus. En Afrique de l’Ouest, c’est notamment le cas pour 60 % de la population, qui vit de l’élevage et de l’agriculture. En milieu rural, l’élevage constitue un emploi sûr et le lait est une des rares sources de protéines accessibles pour les familles vulnérables. Cependant, les investissements publics en la matière sont souvent insuffisants. Et pour ne rien arranger, les éleveurs ne parviennent plus à vendre leur lait face à la concurrence déloyale venue d’Europe.

Les éleveurs ouest-africains boivent la tasse

A l’heure actuelle, le lait des producteurs locaux ne rapporte pas assez pour qu’ils puissent vivre dignement de leur production. Partout en Afrique de l’Ouest, les marchés sont inondés de lait en poudre écrémé venu d’Europe, réengraissé à l’huile de palme.

Le problème n’est pas nouveau. Nous tirions d’ailleurs déjà la sonnette d’alarme depuis l’an dernier, par le biais de la campagne « N’exportons pas nos problèmes » menée avec Oxfam Solidarité et SOS Faim. « Cette campagne remet en question les relations entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest et demande de revoir les politiques commerciales, agricoles et de développement de l’Europe afin de contribuer au développement du secteur laitier en Afrique de l’Ouest », explique Koen Van Troos.

« Un an après le démarrage de la campagne, on avance tout doucement », poursuit Koen. « Aujourd’hui, notre travail de plaidoyer commence à porter ses fruits. A partir de maintenant, le sujet sera débattu au sein de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE. Une vraie avancée pour nous ! ».

Le lait ouest-africain s’invite à l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE

« En faisant du lobbying auprès de nos contacts au Parlement Européen, nous sommes parvenus à mettre ce point à l’agenda de l’Assemblée parlementaire paritaire des états d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et de l’Union Européenne. Une opportunité inespérée de sensibiliser à la fois les parlementaires européens et africains à l’importance du lait local en Afrique de l’Ouest ! », se réjouit Koen.

« Concrètement, cela signifie que l’assemblée fera un rapport qui demandera des mesures concrètes à la Commission Européenne en faveur des producteurs de lait en Afrique de l’Ouest. Pendant les débats en plénière, la question sera également soulevée auprès du pays qui exerce la présidence de l’Union européenne. » A partir de juillet, il s’agira de l’Allemagne, un poids lourd politique et économique dans l’UE.

« Pour nous, c’est une opportunité de mettre et surtout de maintenir les intérêts des éleveurs locaux à l’ordre du jour des décisions politiques en Europe. Le lait local en Afrique de l’Ouest pèse de plus en plus dans la balance des processus décisionnels. Nous espérons que cela entraînera de réels changements en faveur des éleveurs laitiers ouest-africains avec lesquels nous travaillons. »

Retrouvez plus d’infos sur la problématique et toutes nos revendications sur le site de la campagne www.nexportonspasnosproblemes.org