« Ce jour restera gravé dans ma mémoire pour toujours. »

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« Avant de recevoir les chèvres de Vétérinaires Sans Frontières, ma famille n’élevait pas d’animaux. Nous vivions dans une grande pauvreté et nous n’avions pas d’espoir d’en sortir car nous n’avions ni de grande parcelle à cultiver ni de salaire. On vivait seulement de petits travaux qu’on faisait chez les autres, et les jours où on ne trouvait pas d’endroit où travailler, nous ne mangions pas. Nos enfants commençaient à souffrir de malnutrition et d’autres maladies à cause du manque d’hygiène. »

En 2017, Alice Mukamana a été sélectionnée par la communauté de son village au Rwanda pour recevoir des chèvres, tout comme 26 autres familles. « Ce jour restera gravé dans ma mémoire pour toujours. Ensemble, nous avons formé le groupe solidaire Indahemuka, ce qui veut dire ‘les fidèles’. »

« Nous avons reçu une formation en technique d’élevage du petit bétail, puis on nous a montré comment construire une chèvrerie, dont nous avons fabriqué nous-mêmes les briques. Nous avons aussi reçu des semences fourragères (légumineuses et graminées) à planter, et enfin quatre chèvres par famille et deux mâles communautaires. Pour étendre l’action, chacun de nous devra rembourser deux petits à d’autres familles dans le besoin. »

Vers de nouveaux horizons

Un an plus tard, Alice et sa famille constatent déjà les retombées positives des quatre chèvres qu’ils ont reçues. « Pour le moment, trois de mes chèvres ont donné naissance à des petits, et la quatrième est encore gestante. J’ai déjà remboursé deux chevrettes sevrées à mon voisin, j’en ai vendu une et il me reste cinq têtes : quatre chèvres adultes, dont une gestante, et un petit. »

« Grâce à l’utilisation de fumier, ma production agricole a beaucoup augmenté. Par exemple, sur ma petite parcelle où j’obtenais 20 kg de haricot, j’en ai obtenu 35. Je l’utilise aussi pour fertiliser le jardin potager, qui nous permet d’avoir une alimentation plus équilibrée. »

« Vétérinaires Sans Frontières nous a aidé à mettre en place une tontine au sein de notre groupe solidaire. Nous cotisons 250 francs rwandais (soit 25 cents) chaque semaine. Grâce à cette épargne, j’ai pu acheter un porcelet de 12 000 francs (environ 12 euros). Actuellement, après 6 mois, le porc a une valeur de 80 000 francs (80 euros). La tontine me permet aussi de payer les mutuelles de santé de ma famille, ce qui était difficile pour nous avant. Pour mettre les cotisations hebdomadaires, nous avons ouvert un compte dans une micro-finance locale. J’ai même ouvert mon propre compte. »

« Beaucoup des choses ont vraiment changé chez nous depuis que j’ai été sélectionnée. De nouveaux horizons s’ouvrent pour ma famille ! »