Dès notre arrivée, Rokio Diakité nous donne un paquet d’arachides et une bouteille pleine de lait, comme une marque de gratitude. Cette malienne vit dans le petit village de Tapako avec ses trois fils et ses deux filles. « Depuis quelques temps, je n’ai plus de souci à me faire pour nourrir mes enfants », raconte-t-elle. « Vétérinaires Sans Frontières m’a donné deux chèvres et un bouc et cela m’aide beaucoup. Aujourd’hui, ma vie est beaucoup plus facile. »

Avant que Vétérinaires Sans Frontières ne la soutienne, l’activité principale de Rokio était de cultiver du maïs et des arachides. Mais souvent, la récolte était si pauvre qu’il ne lui restait presque rien à vendre après avoir nourri sa famille. Grâce au bouc, le troupeau s’agrandit chaque année de deux à quatre chevreaux qui peuvent être vendus au marché en cas de besoin. « Avec cet argent, on peut varier la nourriture, payer les frais scolaires ou acheter des médicaments », explique Rokio.

Du lait et du fumier

Avoir l’opportunité de s’occuper du petit élevage au lieu de travailler sur le champs ou de piler le mil a été un vrai soulagement pour Rokio. « C’est une tâche typiquement réservée aux femmes, mais c’est vraiment épuisant… j’avais souvent très mal au dos. Depuis l’arrivée des chèvres, j’ai trouvé un arrangement avec quelques voisines plus jeunes. Elles réduisent des herbes et des graines en poudre pour moi et je leur donne du lait et du fumier en échange. »

Les familles vulnérables ne reçoivent pas uniquement des chèvres. Vétérinaires Sans Frontières les forme aussi aux meilleures techniques d’élevage. Elles apprennent ainsi les principes de base de l’alimentation, de la santé et de la reproduction. « Nous avons appris comment nous occuper des chèvres afin qu’elles ne tombent pas malades. C’est très utile car il n’est pas toujours évident de trouver un vétérinaire. Soit il est occupé, soit il ne peut pas se déplacer jusque chez nous à cause de la distance ou des routes en mauvais état. Comme les chèvres que nous avons reçues ont déjà été vaccinées, nous n’avons pas encore eu d’animaux malades jusqu’à présent », explique Rokio avec soulagement.

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