Des chèvres pour chasser la pauvreté

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Dans le village de Tagantassou, situé dans l’Ouest du Niger, 26 femmes vulnérables ont créé un groupement solidaire appelé « Afirizen Talakey », qui signifie « chasser la pauvreté ».

Récemment, elles sont devenues éleveuses de chèvres grâce à Vétérinaires Sans Frontières. En 2019, chacune a reçu trois chèvres et un bouc. Ces chèvres ont changé beaucoup de choses dans leur vie quotidienne. Elles leur ont non seulement permis d’améliorer leurs conditions de vie matérielles, mais elles leur apportent aussi beaucoup de fierté et une reconnaissance sociale au sein de leur communauté.

Parmi elles, trois « chasseuses de pauvreté » nous ont raconté leur quotidien et les changements amorcés depuis l’arrivée de leurs chèvres. Zeynabou Souley, jeune mère de deux enfants, raconte :

« En plus des animaux, Vétérinaires Sans Frontières nous a offert trois dons de 35 000 francs CFA (au total, environ 160 euros). Cela nous permet de survivre et nourrir les animaux jusqu’à ce que les chèvres mettent bas. Une fois que nos chèvres ont des petits, nous pouvons commencer à agrandir notre troupeau petit à petit et à revendre certains animaux pour gagner notre propre argent.

Certaines d’entre nous ont aussi lancé des petites activités commerciales, comme la confection de nattes ou la production de légumes. Vétérinaires Sans Frontières nous a également offert une formation en techniques d’élevage. Avec tout cela, notre vie quotidienne s’améliore de jour en jour dans le village. Avant, je n’avais aucun animal. Grâce à ces animaux, je suis maintenant autonome, je ne dépends plus des autres et on accepte même de m’accorder des crédits »

Mino Idrissa a 64 ans. Il y a sept ans, son mari l’a abandonnée, la laissant seule avec leurs sept enfants. Comme beaucoup de personnes à Tagantassou, Mino vit de la confection de nattes. Souvent, elle n’arrive pas à les vendre dans le village et elle est obligée de les transporter jusqu’au marché de Tillabéry, la grande ville la plus proche, pour les écouler. Mais ce trajet est très pénible pour elle, compte tenu de son âge : le marché est à 25 kilomètres et elle doit voyager sur une charrette tirée par un âne ou des bœufs pour s’y rendre.

« Grâce à l’appui de Vétérinaires Sans Frontières, ma vie devient de plus en plus facile. Je consacre désormais plus de temps à mes animaux qu’à la confection et la vente de nattes. Avec l’argent que je gagne, j’habille mes enfants, je paie les soins médicaux et j’achète des vivres pour ma famille et pour les animaux ».

Salamou Nouhou et son mari vivent avec leurs petits-enfants. En effet, leurs enfants ont tous quitté le Niger pour chercher du travail et leur ont laissé la charge de prendre soin de leurs propres enfants. Une tâche difficile, étant donné que le mari de Salamou est trop âgé pour travailler aux champs. Heureusement, elle a reçu l’appui de Vétérinaires Sans Frontières :

« Pour bien m’occuper de mes chèvres, j’ai bénéficié d’une formation sur les techniques d’élevage de petits ruminants et sur la fabrication de blocs multi-nutritionnels. J’ai aussi reçu 3 dons de 35 000 FCFA (53,36 euros). Avec cet argent, j’ai acheté des vivres pour ma famille, j’ai payé les soins des enfants et j’ai aidé mon mari à lancer une petite activité commerciale de confection de nattes.

Une de mes chèvres a déjà mis bas et les deux autres sont gestantes. Je vais garder les petits afin de multiplier le troupeau. Avec le lait, je peux nourrir mes petits-enfants ».