Malgré la volonté des Nations Unies d’éliminer la faim dans le monde d’ici 2030, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde ne fait qu’augmenter.
En 2016, selon la FAO, 815 millions de personnes souffraient de sous-alimentation. C’est 38 millions de plus qu’en 2015, et ça ne risque pas de s’arranger ! Parmi les personnes les plus touchées, les femmes issues d’un milieu rural, les enfants, et les personnes vivant en zone de conflits, bien souvent dépendantes de l’agriculture. Dans ces conditions, l’objectif visant à éradiquer la faim dans le monde en moins de quinze ans semble utopique.
Vers un meilleur respect de nos engagements
Malgré ces chiffres alarmants, le budget de la coopération au développement belge ne fait que diminuer, et ce malgré les engagements pris par le Ministère de la coopération au développement. En effet, la loi de 2013 relative à la coopération au développement préconise un investissement de 0,7 % du PNB dans la coopération, et notre Ministre s’est engagé à attribuer 15 % du budget de la coopération à l’agriculture et à la sécurité alimentaire.
Des engagements qui sont malheureusement loin d’être respectés. Ces dernières années, l’aide au développement a atteint au mieux 0,49 % en 2016, et cette hausse était plutôt due aux investissement dans l’aide humanitaire d’urgence et l’accueil des réfugiés, deux priorités qui devraient bénéficier d’un budget propre. Quant à l’engagement de 15 % du budget de coopération en faveur de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, aucune mesure ne permet actuellement de vérifier s’il est respecté.
La Coalition contre la Faim interpelle nos parlementaires
C’est pour dénoncer cet état de fait que la Coalition contre la Faim, dont Vétérinaires Sans Frontières fait partie, interpelle les parlementaires belges à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation. En vue de la présentation de la note politique et du budget du Ministère de la coopération au développement, elle leur proposera aujourd’hui quelques recommandations à la Chambre lors d’une session lunch durable.
La Coalition préconise entre autres la mise en place d’un mécanisme de suivi, indispensable pour évaluer le respect des engagements budgétaires en faveur de l’agriculture et de la sécurité alimentaire (15 %). Tout en précisant que l’aide humanitaire d’urgence et la coopération au développement doivent faire l’objet de budget distincts.
Par ailleurs, conformément aux accords de Paris et aux Objectifs du Développement Durable, elle invite également les parlementaires à veiller à ce que les investissements en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire favorisent les systèmes alimentaires durables comme l’agro-écologie, l’agroforesterie ou encore la permaculture, plutôt que des solutions technologiques et commerciales souvent gérées par des transnationales.
Envie de lire le rapport complet et recommandations de la Coalition contre la Faim ?