Journée mondiale des réfugiés : micro-entreprises pour éleveurs maliens

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« Bien sûr, on voudrait retourner chez nous au Mali, mais tant qu’il n’y a pas de paix là-bas, nous sommes obligées de construire notre vie ici au Burkina du mieux que nous pouvons. » C’est Aminatou Almougamar qui nous parle. Cela fait cinq ans qu’elle a fui le conflit armé au Mali et qu’elle a trouvé refuge dans le camp de réfugiés de Goudebo, au nord du Burkina Faso. Comme la plupart des habitants du camp, son mari est éleveur.

Ces éleveurs, Vétérinaires Sans Frontières les soutient en organisant des campagnes de vaccination et en distribuant du fourrage. Mais l’ONG contribue aussi à l’autonomisation des populations réfugiées à travers la création de microentreprises durables dans le secteur laitier et l’élevage. Ces microentreprises sont en fait de petits groupes de 3 à 12 personnes qui exercent la même activité, en fonction de leurs expériences ou talents communs. Le but est d’augmenter leurs revenus tout en renforçant leurs capacités à travers des formations, qu’ils pourront utiliser lorsqu’ils retourneront au Mali.

Un peu de répit grâce à quelques moutons

Avec deux autres femmes originaires de Tombouctou, Aminatou a formé un de ces groupes. Vétérinaires Sans Frontières leur a donné accès à un capital de départ pour commencer un petit business. Avec cet argent, elles ont décidé d’acheter 10 moutons. Pendant quelques semaines, elles leur ont fourni les soins nécessaires et leur ont donné de la nourriture riche en vitamines. « Deux mois plus tard, nous les avons vendus », raconte Aminatou. « Nous avons choisi le bon moment, c’est-à-dire une période où il y avait peu de moutons sur le marché. Cela nous a permis de demander un prix plus élevé, et nous avons fait un bénéfice de 70 000 francs CFA (100 euros) », explique-t-elle, satisfaite.

« Avant, nous vendions de temps en temps des aliments pour bétail, mais cela rapportait peu. Grâce à Vétérinaires Sans Frontières, nous avons d’autres opportunités de gagner un revenu. Pour la première fois en 5 ans, j’ai à nouveau un peu de répit et je peux même économiser un peu. » (Photos © Wouter Elsen)