« Le potentiel de l’élevage de lapins n’est plus à démontrer »

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Elever des lapins pour mettre un terme à la malnutrition infantile. Si la technique peut paraître simpliste, elle n’en est pas moins des plus efficaces en République démocratique du Congo. Dans le territoire de Walungu, à l’Est du pays, cette solution s’avère en tout cas bien utile, comme nous l’explique François Tsongo, notre chargé de suivi-évaluation à Butembo :

« Comme partout au Sud-Kivu, il y a une forte insécurité et une grande précarité humaine. Si notre choix s’est porté sur les villages de Nyangezi et Kaniola, c’est surtout à cause du nombre de cas de malnutrition chez les enfants. Beaucoup de familles ne peuvent donner qu’un seul repas par jour à leurs enfants. En effet, le sol est très pauvre, et le rendement des cultures est donc très faible. Les déjections des lapins permettront d’améliorer les récoltes dans leurs potagers, et donc l’alimentation de toute la famille. »

L’élevage de lapins, du Nord au Sud-Kivu

Près de cinq ans après la fin de nos activités au Nord-Kivu, notre équipe a repris la promotion de l’élevage de lapins, cette fois au Sud-Kivu.

François Tsongo, qui faisait déjà partie de l’équipe à l’époque, est convaincu de la réussite du projet : « Vu notre expérience dans les territoires de Bénin et Lubéro, le potentiel de l’élevage de lapins n’est plus à démontrer. A la fin de nos activités, le lapin était vraiment devenu l’élevage phare dans la région. Nous sommes parvenus à développer une vraie chaîne de valeur, où tous les acteurs étaient en lien les uns avec les autres : collecteurs, vendeurs de fourrage et de lapins, restaurateurs,… Nous avions même mis en place des points de vente de lapins et nous diffusions des recettes pour cuisiner leur viande à la radio. »

Priorité aux femmes

Cette fois, nous avons décidé de cibler exclusivement des femmes. Un choix qui s’explique facilement vu le contexte : dans cette région instable, nombreuses sont celles qui ont été abandonnées par leur mari et élèvent seules leurs enfants.

François Tsongo, chargé de suivi-évaluation à Butembo

« C’est le point commun des 300 femmes que nous avons sélectionnées : elles ont toutes plusieurs enfants à charge et n’ont personne sur qui compter pour les élever, explique François. Nous avons intentionnellement choisi des femmes qui ne pratiquaient pas d’élevage auparavant. Nous pourrons ainsi mieux évaluer l’impact de l’élevage de lapins dans leur vie quotidienne. Cependant, nous avons retenu les leçons du passé : même si elles ne possèdent pas de bétail, nous avons veillé à ce qu’elles ne soient pas trop vulnérables. Autrement, le risque qu’elles consomment les lapins avant même qu’ils ne se reproduisent serait malheureusement trop grand. »

Chacune de ces femmes recevra trois lapins (un mâle et deux femelles), trois double cages et un abreuvoir. Elles seront naturellement formées sur différentes thématiques liées à l’élevage des lapins : alimentation, hygiène, reproduction et commercialisation.

L’assurance de manger plus d’une fois par jour

Le choix d’élever des lapins est d’abord lié à sa prolificité. Ayant une gestation très courte, une femelle peut avoir 3 à 4 portées par an, et jusqu’à 6 à 8 lapereaux à chaque fois. De plus, l’animal ne fait pas concurrence aux humains en matière de nourriture, puisqu’il consomme du fourrage.

L’impact dans la vie quotidienne des néo-éleveuses ne devrait pas se faire attendre. Que ce soit au niveau de la sécurité alimentaire, ou des revenus familiaux : « Les enfants auront accès à des repas plus réguliers, avec des apports en protéines grâce à la viande, mais surtout en vitamines puisque les potagers enrichis par les déjections des lapins produiront plus de légumes. Très rapidement, les mamans pourront aussi commencer à vendre des lapins. Les revenus serviront aussi à améliorer l’alimentation familiale, » conclut François, confiant.

Les lapins représentent donc un réel espoir de réduire le taux de malnutrition chez les enfants de ces 300 femmes, mais pas seulement. En effet, dès la première portée, elles se sont engagées à donner trois lapins à d’autres mères qui se battent elles aussi pour nourrir leurs enfants.

Devenez le premier maillon de cette chaîne de solidarité

Faites un don pour offrir des lapins à des femmes congolaises, ainsi que tout l’équipement nécessaire pour leur assurer un élevage rentable.

Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International