Dans les régions où nous travaillons, les produits de l’élevage (lait, œufs ou viande) sont sources de protéines et contribuent à la sécurité alimentaire. Leur vente représente une source de revenus et permet de faire face à certaines dépenses familiales.
De tous ces produits, le lait est sans doute celui qui a le potentiel le plus important. Développer la filière du lait local permet à la fois d’accroître la souveraineté alimentaire et de développer l’économie locale. C’est aussi l’occasion de créer des emplois dans les zones rurales et de réduire le déficit commercial. C’est pourquoi nous mettons les éleveurs en contact avec des centres de collecte et mini-laiteries. Nous formons aussi la population à l’hygiène et à la transformation du lait, en particulier les femmes.
« Je manquais d’information et de moyens »
A l’est de la République démocratique du Congo, dans le village de Bwegera, au Sud-Kivu, Jeanne Sifa (50 ans) vend du lait au sein de la coopérative COOPL. Une décision qui a apporté beaucoup de changements positifs dans la vie de cette mère de famille, qui avait pourtant des années d’expérience de vente derrière elle :
« Avant, je vendais le lait juste pour avoir un peu de sous et payer les études des enfants. Je ne me souciais pas vraiment des clients ni des maladies qui pouvaient provenir d’une mauvaise hygiène. Je manquais d’information et de moyens. Mais après avoir connu Vétérinaires Sans Frontières, ma production de lait a changé, aussi bien en qualité qu’en quantité. Et cela me permet de gagner plus d’argent qu’avant. »
Se réunir pour devenir autonomes
Il y a un an environ, Jeanne a suivi des formations avec d’autres femmes de son village sur l’hygiène dans la transformation du lait. Elles ont aussi été initiées à la finance et à la comptabilité. Ensemble, elles ont fondé la COOPL, dont les équipements (bidons, casseroles et frigo) ont été fournis par Vétérinaires Sans Frontières. Une initiative fortement liée à une envie d’émancipation :
« Cette coopérative nous a permis d’être unies et rapprochées en tant que femmes de Bwegera. Sans tenir compte des conflits intertribaux, nous nous sommes mises ensemble pour devenir autonomes à travers la vente du lait », explique Jeanne.
Jeanne place désormais beaucoup d’espoirs dans la coopérative pour les femmes de sa communauté : « Je suis une femme indépendante grâce à Vétérinaires Sans Frontières. Malgré mon expérience en vente de lait, mon commerce a vraiment été boosté suite aux conseils de l’ONG. Maintenant je produis un très bon lait que les clients apprécient car tout se fait dans la propreté, et je peux épargner. Dans les années à venir, j’espère que les femmes de notre coopérative pourront passer à la radio pour sensibiliser et motiver d’autres femmes à intégrer la coopérative et les amener à se prendre en charge. C’est mon espoir pour l’avenir. »
Parole aux femmes
Découvrez les histoires d’autres femmes qui vivent de l’élevage en Afrique avec le soutien de Vétérinaires Sans Frontières et de ses partenaires.