L’espoir et l’avenir de l’Afrique

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Il y a deux semaines, je me suis rendu en République Démocratique du Congo (au Nord-Kivu) et la semaine passée, j’ai visité nos projets au Rwanda (Nyanza et Huye) mais aussi le nouveau projet que nous allons débuter en 2014 à Ngozi, au Burundi. Il est bon d’être à nouveau dans la « réalité du projet », de pouvoir mieux comprendre les problèmes auxquels les gens font face.

Auparavant, je me disais : ils vivent en Afrique et tant qu’ils ne doivent pas lutter contre la faim ou se passer de droits humains, ils sont sans doute plue heureux que certains d’entre nous en Europe… Mais suite à ce voyage, je ferai sans doute plus attention à ce genre de pensées. Oui, celui qui se situe dans la classe moyenne, qui réussit bien, qui a un toit solide sous lequel dormir, qui a suffisamment à manger, qui peut envoyer ses enfants à l’école et avoir accès aux soins médicaux…, alors je me dis que oui, il sera sans doute plus « heureux » que nous. Mais lorsque je rencontre les bénéficiaires de nos projets, en marge de la société, c’est différent. Lors de la saison sèche, ils ne savent pas s’ils auront de quoi manger le lendemain… ils n’ont pas de réserves au cas où quelqu’un tombe malade… ils préfèrent avoir un bon toit pour leur clapier (qu’ils reçoivent via notre projet) que pour leur maison, car les lapins assurent leur avenir. Cela me touche profondément, même après avoir travaillé 20 ans en Afrique.

Mais il y a aussi de l’espoir, beaucoup d’espoir chez ces gens. Ils ont vu comment d’autres ont pu sortir de ce cercle vicieux qu’est la pauvreté. Parce qu’ils croient d’abord et avant tout à un avenir meilleur. Alors, avec l’aide du projet et surtout grâce à l’énergie et la volonté des personnes elles-mêmes, et le soutien de compagnons d’infortunes, ils se construisent un chemin pour sortir de la pauvreté. Et cela fonctionne ! Bien sûr, nos trois lapins et nos deux chèvres ne sont qu’une étape dans le processus. Le reste, ils le font eux-mêmes, 100 francs par 100 francs (qu’ils soient rwandais, burundais ou congolais), jour après jour. Comme Vivianne qui, après 5 ans, est devenue présidente de l’organisation locale d’éleveurs IMBARAGA. Aujourd’hui, Viviane a des cochons, des chèvres et elle a acheté un veau. Mais elle a aussi pu acheter, petit à petit, 4 hectares de terres agricoles et est devenue une véritable agricultrice. Elle a remplacé sa maison au toit de chaume par une maison en briques avec un toit en tôle ondulée. Elle est un brillant exemple pour les autres, et est active dans le réseau de notre partenaire local IMBARAGA.

Une dizaines de jours sur le terrain, c’est fatiguant : les mauvaises routes, beaucoup de pression, constamment se mettre en perspective pour arriver à des conclusions, et surtout être à l’écoute de notre équipe locale et de nos partenaires. Mais mon séjour est déjà terminé ! Je tire mon chapeau à toutes ces personnes qui parviennent à de tels résultats ! Oui, ensemble, nous pouvons faire une chose : aider à faire le premier pas. Tout le reste, les gens le font eux-mêmes, avec un bon accompagnement et des conseils à long terme… car tout le monde ne peut pas aller aussi vite que Vivianne !