Pour Félicité Ouédraogo, c’est clair : « On ne peut pas développer un pays comme le Burkina Faso sans impliquer les femmes dans l’élevage ». Félicité est technicienne en production et santé animale pour le projet PARPEL. Son travail consiste entre autres à développer la vulgarisation et la diffusion de techniques de production améliorées en aviculture et élevage de petits ruminants. « Les femmes sont vraiment désireuses d’apprendre, elles veulent faire de l’élevage, mais souvent elles manquent de connaissance ou de bonnes techniques », explique-t-elle.
« Comme la plupart des bénéficiaires sont analphabètes, nous utilisons des boîtes d’images, nous parlons la langue locale et nous répétons plusieurs fois les mêmes choses. Mais ce n’est pas toujours facile de changer les anciennes habitudes et de combattre les préjugés », admet Félicité. « Néanmoins, le fait que j’assiste aux formations, étant moi aussi une femme, aide beaucoup. Je mets les femmes à l’aise, je rappelle qu’il n’y a pas de mauvaises questions. J’ai remarqué que certains hommes au village (où on a distribué des chèvres et organisé des formations) étaient vraiment curieux de savoir ce que leur femme avait appris. Par exemple, la technique d’utilisation de la fumure dans les champs. Ils ont vu que ça marche et du coup eux-mêmes ont adopté la technique. La plupart des bénéficiaires du projet sont des femmes, mais au final c’est tout le village qui en bénéficie. »
Renforcer, un facteur clé pour un projet durable
« Il y a plusieurs facteurs qui montrent que le projet de Vétérinaires Sans Frontières est durable », assure Félicité. « Pour garantir une amélioration de la chaîne de valeurs, nous n’avons pas créé ou obligé les gens à commencer une nouvelle activité. Nous avons renforcé celles qui étaient déjà en place. La chaîne de volaille est un bon exemple, nous soutenons des femmes qui ont déjà de l’expérience dans l’aviculture. Nous les accompagnons pour mieux développer leurs activités. »
« Cela fait un an que le projet est en cours et on voit déjà des signes que la situation des ménages ciblés s’améliore. Les animaux permettent aux femmes d’être plus autonomes dans leurs activités et de faire entendre leur voix au sein de leur communauté. »