Avec le soutien de la coopération belge, de la ville d’Anvers et des commune de Hove et de Zoersel, Vétérinaires Sans Frontières travaille à l’amélioration de la sécurité alimentaire de ménages vulnérables dans les territoires de Béni et Lubéro, au Nord-Kivu (Est de la République Démocratique du Congo). En donnant des lapins et en soutenant le petit élevage dans les régions de Beni et Lubero, les quelques 12 000 bénéficiaires du projet peuvent avoir accès à une nourriture de qualité, en quantité suffisante.
Deux repas par jour
En 2015, Vétérinaires Sans Frontières a distribué 4830 lapins à 1610 habitants du Nord-Kivu. Chaque famille a reçu trois lapins: deux femelles et un mâle. L’ONG accompagne les familles et leur apprend les ficelles du métier. Grâce aux connaissances acquises, les familles congolaise peuvent produire suffisamment de lapins pour en vendre quelques-uns de temps en temps. Avec l’argent qu’ils reçoivent, ils achètent d’autres aliments, pour pouvoir manger suffisamment et de manière équilibrée tout au long de l’année. De cette manière, 84% des familles ayant reçu des lapins peuvent manger deux repas par jour, au lieu d’un. Même pendant la période de disette, quand les réserves de la récolte sont épuisées.
Des lapins qui envoient les enfants à l’école
L’année dernière, 27% des lapins ont été consommés et 16% des lapins commercialisés ont été mis sur le marché à des fins alimentaires. Au-delà de la sécurité alimentaire, l’élevage de lapins contribue aussi au renforcement de la sécurité économique des ménages. Ceux-ci peuvent en effet allouer leurs revenus à d’autres dépenses, comme les frais scolaires des enfants. Plus de la moitié des revenus issus de la vente de lapins est ainsi affectée à l’éducation des enfants.
Un nouvel avenir
À Kyondo, petit village situé à 30 km de Butembo (Nord Kivu), Theodisia Kavugho, veuve de 84 ans, fait partie des 185 bénéficiaires des appuis de Vétérinaires Sans Frontières. À sa sélection en 2014, Theodisia venait de perdre tout son élevage de poules, décimé par la maladie de Newcastle, ce qui la laissait sans revenus pour subvenir aux besoins des 7 enfants dont elle a la charge.
« Grâce à l’intervention de Vétérinaires Sans Frontières, j’ai reçu 3 lapins, 6 cages et 6 abreuvoirs, et une formation pour m’occuper correctement des lapins. Avec les revenus, j’ai pu construire un clapier et de nouvelles cages pour agrandir mon élevage. En vendant des lapins, j’ai aussi pu construire une porcherie et recommencer à élever des poules. »
Pour y arriver, elle bénéficie régulièrement de diverses formations sur les techniques d’élevage et, en cas de problème, elle sait qu’elle peut faire appel à l’auxiliaire vétérinaire du village – également soutenu par Vétérinaires Sans Frontières – pour soigner ses animaux.
Aujourd’hui, Theodisia possède 5 lapines, 1 mâle et 14 lapereaux, ainsi que 11 poules et 10 poussins. Chaque trimestre, elle arrive à vendre environ 7 lapins, pour 3$ le kilo. Un élevage modeste mais prospère qui permet à sa famille de consommer de la viande une fois par semaine et d’envoyer ses enfants à nouveau en pleine santé sur les bancs de l’école.
Effet boule de neige
Mais il y a mieux encore! Ces lapins sont transmis à d’autres familles. Dès que les trois lapins ont leur première portée de lapereaux, la famille donne cinq lapins à une deuxième famille dans le besoin.
> Faites tout de suite un don : offrez trois lapins à une famille congolaise.