DJESA : la souveraineté alimentaire à l’assaut des universités

Actualités

Début mars, le campus de l’université de Namur accueillait pour la deuxième fois une demi-journée d’échanges sur la souveraineté alimentaire. Organisé dans les 4 universités francophones de Belgique, le projet DJESA est le fruit d’une collaboration entre Uni4coop, Humundi et Vétérinaires Sans Frontières. Une initiative qui se veut le pendant universitaire de JAGROS, qui sensibilise les étudiants des hautes écoles agronomiques wallonnes aux enjeux de la souveraineté alimentaire depuis une dizaine d’années déjà.

Côté universitaire, l’objectif est similaire : amener les étudiants à une meilleure compréhension des systèmes alimentaires et des enjeux liés à l’alimentation. Contrairement au programme JAGROS, destiné exclusivement aux filières agronomiques, DJESA s’adresse à un public plus large. Cette année, différentes facultés de l’ULB, l’UCL, l’UNamur et l’ULiège seront sensibilisées : sciences politiques, coopération internationale, bio-ingénierie ou encore médecine.

La souveraineté alimentaire, un enjeu pour tous

Si les questions d’alimentation durable présentent un intérêt évident pour les cursus agronomiques, elles ont aussi une plus-value pour d’autres filières en lien avec la santé ou l’environnement. Etroitement liée au développement durable, la souveraineté alimentaire est l’affaire de tous. En particulier de ceux et celles qui s’intéressent à un avenir soutenable pour la planète.

C’est ce qui a motivé Caroline Canon, maître en didactique, à participer à une DJESA avec ses étudiants à la Faculté de médecine de l’UNamur : « Il est essentiel d’intégrer les objectifs de développement durable dans les programmes d’enseignement afin que les futurs professionnels soient sensibilisés aux enjeux environnementaux et sociétaux, et qu’ils puissent agir en tant que citoyens universitaires informés. »

Focus sur les semences

Début mars, pas moins de 300 étudiants de la Faculté de médecine ont participé à la demi-journée de sensibilisation à l’UNamur. De quoi enrichir leur apprentissage sur une thématique peu abordée dans leur cursus, malgré les nombreux liens entre la santé et l’alimentation. Le programme alliait une conférence gesticulée et différents ateliers thématiques. De quoi s’interroger, débattre et découvrir des chemins alternatifs.

La problématique des semences, maillon essentiel de la souveraineté alimentaire, était au cœur de la conférence gesticulée « Quand on sème, c’est pour la vie ».  Corentin Hecquet y vulgarise les connaissances acquises dans le cadre de son doctorat en sciences de l’environnement. Il retrace l’évolution du système semencier et ses conséquences sur la production de nourriture et l’environnement, notamment la perte de biodiversité. Un exposé qui fait réfléchir sur l’impact que peuvent avoir des décisions scientifiques, politiques et juridiques sur des biens communs.

Pour terminer, les étudiants ont pu approfondir un sujet en plus petits groupes grâce aux animations de différentes ONG. Parmi les sujets proposés, on retrouvait par exemple l’accès à la terre, le concept One Health, la mondialisation des échanges, les politiques agricoles ou encore l’alimentation juste et durable.

One Health, une autre thématique hautement pertinente

Pour Vétérinaires Sans Frontières, DJESA est aussi l’occasion de mettre en avant un concept qui nous tient à cœur et caractérise nos actions sur le terrain : One Health (« Une Seule Santé »). Cette approche holistique de la santé humaine, animale et environnementale souligne notamment la nécessité de faire collaborer différents secteurs, disciplines et communautés. Un impératif pour faire face à des enjeux comme l’émergence des maladies zoonotiques, l’effondrement de la biodiversité, la résistance aux antimicrobiens ou encore la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Au cours de l’atelier consacré à One Health, notre collègue vétérinaire Eddy Timmermans a partagé son expertise en la matière avec les étudiants. Ceux-ci ont découvert les différents piliers du concept et échangé sur la plus-value de l’approche dans les projets de développement et dans leur future carrière. Ils ont aussi découvert un exemple d’application concrète à travers notre projet One Health, actuellement mis en œuvre avec Médecins du Monde et ADMR à l’est de la République Démocratique du Congo.