« Don’t knock on the door, build your own door »

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En arrivant, nous sommes plutôt surpris de voir la qualité du service, qui parfois surpasse celui dont nous avons l’habitude en Belgique. Les stands remplis de croquettes Royal Canin et de médicaments connus des vétérinaires nous étonnent également.

L’ouverture du symposium débute par la présentation de chacun des convives. L’un après l’autre, nous nous présentons. La présentation des vétérinaires séniors et retraités sont toujours suivies d’applaudissements. La coutume veut qu’à la fin des présentations, les séniors se lèvent à nouveau pour les acclamer encore une fois. Il faut dire qu’ici les personnes âgées sont extrêmement respectées.

Le symposium commence enfin. Les PowerPoints défilent les uns après l’autre. Certains sont très scientifiques, d’autre plus pratiques et certains plus engagés. Les avis divergent : d’un côté, le gouvernement plutôt axé sur l’agriculture intensive et de l’autre, les défenseurs du pastoralisme. La majorité des vétérinaires est spécialisée dans les animaux de production, mais quelques pionniers spécialisés dans les animaux de compagnie sont également présents, malgré le fait que les services de ceux-ci semblent encore jugés superflus par la majorité. Le plus grand écart a quand même l’air de se trouver entre les séniors, qui restent assez conservateurs, et les juniors, qui aspirent à une agriculture plus intensive et technologique dans l’espoir de nourrir une population qui meurt de faim.

Après cette semaine où Vétérinaires Sans Frontières a tenté de nous montrer tous les aspects de l’élevage en Ouganda, je me sens aussi divisée que tous les vétérinaires présents aujourd’hui. Entre culture traditionnelle, avancées technologiques, pastoralisme, économie, faune sauvage, changements climatiques … pas évident de se positionner. À mon avis, il faut une vie entière penchée sur la question pour commencer à se faire un avis et à trouver des solutions.

Même si les gens gardent le sourire, nous pouvons sentir tout autour de nous les tensions naissantes, et ce malgré la barrière de la langue et de la culture. Mais une certaine excitation est aussi perceptible. Comme si sous nos yeux se déroulait une révolution, ou du moins un changement de mentalité.

C’est lors de la prière qu’un prêtre arrive à canaliser toute cette énergie en tissant un pont entre toutes les oppositions. Tout ça juste en nous citant ces quelque phrases qui, je pense, resteront toujours dans un coin de ma tête :

« Don’t knock on the door, but build your own door » 
« Don’t invest for comfort, before investing for freedom »
« In life, it’s your attitude and not aptitude that will determine your altitude »

 

Tiphaine Grégoire