Energie verte et élevage

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Notre troisième journée sur le terrain est consacrée à la visite d’éleveurs de vaches laitières et des bio-digesteurs à méthane dans la région de Nyanza, dans la Province du Sud du Rwanda.

Pour pouvoir bénéficier de l’aide, l’éleveur doit posséder au minimum deux vaches. Il doit aussi apporter, en fonds propres ou via un crédit, 18 % de la valeur du bio-digesteur (425 à 550 euros selon le modèle), tandis Vétérinaires Sans Frontières et Imbaraga apportent 12 % et l’état rwandais finance le reste (soit 300 euros quel que soit le modèle). Léonard, technicien chez le partenaire local Imbaraga, nous explique la technique de production du méthane : la bouse de vache est mélangée à de l’eau en quantité égale, et le tout est ensuite déversé dans la cuve de fermentation où le gaz méthane produit est canalisé vers un réchaud dans la cuisine.

Le gaz exerce une pression sur les résidus qui ressortent de l’installation pour finir dans un compost qui servira à fertiliser les cultures. Le principe est simple et efficace si l’éleveur suit les conseils donnés et nous pouvons observer la cuisson des légumes réalisée grâce au gaz produit.

Valence, un des fermiers bénéficiaires, nous explique que depuis qu’il a installé le biodigesteur, il a réduit de 75 % le temps consacré à la collecte du bois à brûler, ce qui lui laisse plus de temps pour les travaux agricoles. Cela permet aussi d’être en phase avec le développement durable et de respecter l’environnement mais aussi de diminuer les pathologies respiratoires et oculaires de la cuisinière !

Une autre famille visitée nous répond que le jour où le matériel du biodigesteur sera endommagé, elle aimerait en reconstruire un nouveau tant l’impact de l’installation dans leur vie quotidienne est positif. Cependant, étant donné que l’Etat n’accorde sa subvention qu’une seule fois à un ménage, le prix d’installation sera quand même très difficile à supporter pour la famille.

Après avoir visité quatre familles, notre conclusion commune est que la sélection d’éleveurs motivés, compétents et respectueux des procédures est primordiale pour la réussite de ce projet.

Butare, dans les milles collines,

Jean-Luc Arendt, vétérinaire et ambassadeur de Vétérinaires Sans Frontières