L’élevage familial est un excellent moyen de promouvoir l’égalité de genre dans les régions rurales africaines. Grâce à quelques chèvres, poules ou lapins, les femmes peuvent se créer un capital et devenir actrices de l’économie locale. Une manière d’améliorer à la fois leur autonomie, leur sécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi leur résilience. Clémence Bizimana est en la preuve : à condition de bien s’y prendre, on peut vivre dignement de l’élevage.
D’enseignante à avicultrice modèle
Clémence Bizimana (54 ans) enseigne à l’école primaire de la commune de Busiga, dans le Nord du Burundi. En juillet 2018, nous lui avons proposé une formation à l’aviculture moderne afin de servir de modèle dans son village. Elle a alors reçu une poussinière et un coq de race. Depuis lors, une cinquantaine de femmes de son village se sont réunies pour se lancer à leur tour dans l’élevage de poules. Au sein de deux associations, elles échangent leurs connaissances afin d’avoir un élevage rentable.
Aujourd’hui, Clémence possède un bel élevage. « Chaque matin, quand je me lève, j’inspecte tout mon élevage avant toute chose. Je nourris mes volailles, je remplis leurs abreuvoirs d’eau et je m’assure qu’elles sont bien portantes, » nous explique-t-elle. Clémence reconnait que grâce aux nouvelles méthodes qu’elle a apprises, les volailles ne meurent plus comme avant. Nourries dans les poulaillers, et les poussins bien à l’abri des prédateurs dans leurs poussinières. En cas de maladie, elles sont soignées par les vaccinatrices formées par Vétérinaires Sans Frontières dans le village.
Sa motivation : éviter le chômage pour ses enfants
Grâce à son élevage de poules florissant, Clémence possède aujourd’hui plusieurs terrains agricoles mais aussi cinq chèvres, quatre vaches et deux porcs. En effet, l’enseignante a rapidement pu développer d’autres projets d’élevage en parallèle :
« Quand mes volailles sont devenues nombreuses, j’en ai vendu une vingtaine pour acheter une chèvre. Celle-ci donnait trois chevreaux à chaque fois qu’elle mettait bas. Une fois que j’ai eu 17 chèvres, je les ai vendues pour acheter une vache. Elle a donné naissance à des vaches mais aussi des taureaux que j’ai vendus pour subvenir aux besoins familiaux et financer d’autres activités agricoles et pastorales ».
Avec ces revenus, Clémence est fière d’avoir pu financer les études universitaires de sa fille à Bujumbura. Elle a aussi aidé son fils à lancer son commerce de bananes dans la capitale. « Tout ce que j’entreprends, c’est pour que mes enfants ne se retrouvent au chômage après leurs études », conclut-elle.
Parole aux femmes
Découvrez les histoires d’autres femmes qui vivent de l’élevage en Afrique avec le soutien de Vétérinaires Sans Frontières et de ses partenaires.