Que ce soit à Niamey ou à Ouagadougou, lorsque nous regardons autour de nous, nous voyons du plastique. Le sachet est omniprésent ; ce phénomène est non seulement une réalité dans les grandes villes d’Afrique de l’Ouest, mais aussi dans les villages ou dans les champs. Le plastique est malheureusement devenu un élément indissociable du paysage africain.
Selon une étude menée conjointement par la Coopération Technique Belge (CTB) et le ministère en charge de l’environnement, 20 % des patients reçus en consultation au Centre hospitalier de Ouagadougou souffrent de maladies respiratoires liées à la mauvaise qualité de l’air. Cette mauvaise qualité s’explique en partie par le fait que l’on brûle les déchets plastiques à l’air libre.
L’utilisation de ces emballages cause des problèmes de santé publique, mais aussi d’ordre environnemental. Non seulement ils empêchent la pluie de s’infiltrer dans le sol et de l’irriguer convenablement, mais ils retiennent aussi l’eau et créent ainsi des bassins d’eau stagnante propices à la prolifération des moustiques, vecteurs du paludisme.
Le système digestif rempli de plastique
L’omniprésence du platique a aussi un impact négatif sur le cheptel, en particulier chez les chèvres et les moutons. Ceux-ci cherchent de la nourriture parmi les ordures, et en raison du manque d’herbe, finissent par manger du plastique. Cela entraîne des cas de malnutrition sévère, car les animaux n’absorbent aucun nutriment. Dans les cas les plus graves, le plastique bloque immédiatement le système digestif et les animaux meurent très rapidement.
Ces dernières années, le cheptel est littéralement décimé par ce fléau face auquel les services vétérinaires sont complètement démunis. Des études ont révélé qu’environ 30 % du cheptel du Burkina Faso meurt chaque année après avoir ingéré des sachets plastiques.
Le Niger est aussi sérieuseuement confronté à ce problème. « Ces dix dernières années, nous avons reçu de plus en plus de plaintes liées au plastique», raconte Wattara, notre collègue nigérien. Les photos qu’il a prises à Dosso parlent d’elles-mêmes. « Nous n’avons pas eu d’autre choix que d’opérer le mouton le plus vite possible. Un tiers de son estomac était rempli de plastique. »