En raison du manque de pluie l’année dernière, 4,25 millions de personnes risquent d’avoir besoin d’aide alimentaire pour survivre jusqu’à la prochaine récolte en septembre. Voici un aperçu de la situation dans les trois pays où Vétérinaires Sans Frontières est actif en Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Burkina Faso
- Au Burkina Faso, 207 150 bovins et 831 742 petits ruminants (chèvres et moutons) sont menacés par la sécheresse. Les autorités estiment que le taux de mortalité du bétail pourrait passer de 2 à 8 pourcents cette année.
- Le Nord et l’Est du pays souffrent particulièrement de la sécheresse prolongée. En février, la disponibilité du fourrage a été insuffisante dans la majorité des sites de la zone. Sous un soleil de plomb, le niveau d’eau dans les puits diminue à vue d’œil.
- L’augmentation du prix des céréales au Burkina Faso est néfaste pour l’éleveur. À l’heure actuelle, un bouc vaut moins que le prix d’un sac de céréales !
- Cependant, il y a tout de même quelques lueurs d’espoir au Burkina Faso. Le pays compte environ 1 500 barrages, qui retiennent et stockent l’eau. Grâce à ces réservoirs, les agriculteurs peuvent arroser leurs légumes et les éleveurs peuvent abreuver leurs bêtes.
Mali
- Selon les avertissements du Programme Alimentaire Mondial, la situation d’environ 1,5 million de personnes devrait se détériorer drastiquement si aucune action n’est entreprise.
- La sécheresse au Mali entraîne une augmentation du taux habituel de mortalité chez le bétail à cette période de l’année (+ 53,4 pourcents à Gao, + 43,6 pourcents à Tombouctou).
- Dans certaines régions, 90 pourcents des mares sont déjà taries.
- Le manque de pluie influence fortement la production de biomasse. En 2017, la production était inférieure de 46 % à celle de 2015 et de 22 % à celle de 2016 (déjà considérée comme une année de sécheresse sévère).
- En raison des déplacements massifs et précoces des troupeaux transhumants (venant de l’intérieur comme de l’extérieur du pays), certaines zones refuges risquent d’être surchargées (le Sud de la région de Kayes et l’Est des régions de Mopti et Gao). De plus, une augmentation de l’offre de bétail dans une région donnée provoque une diminution des prix.
Niger
- Au Niger, environ 2,6 millions de personnes sont menacées par l’insécurité alimentaire.
- À cause de l’insécurité dans la région, la mobilité est fortement réduite, principalement dans les zones frontalières (Nord de Tahoua, Tillabéry, Diffa et la bande sud du pays).
- Globalement, le déficit fourrager à l’échelle du pays s’élève à 10 941 000 tonnes de matière sèche, soit 41 pourcents des besoins des animaux y séjournant.
- À cause de la mauvaise récolte de l’année dernière (causée par les faibles précipitations), la majorité de la population a déjà épuisé ses réserves de nourriture et les prix des denrées alimentaires sur le marché ont augmenté. Cela rend les termes de l’échange entre les céréales et le bétail défavorables aux éleveurs. Au Niger, la valeur du bétail a baissé de 15 à 50 % par rapport à décembre 2016.
Chiffres : Programme Alimentaire Mondiale (PAM), Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), Ministère de l’Agriculture et de l’élevage au Niger, Ministère Des Ressources Animales et Halieutiques au Burkina Faso
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Vétérinaires Sans Frontières vaccine les troupeaux des éleveurs au Burkina Faso, au Mali et au Niger dans l’espoir que ces animaux survivent jusqu’aux premières pluies. Parce que ces troupeaux se rassemblent au même endroit – où il y a de l’eau et de l’herbe -, ils risquent fortement d’attraper des maladies et de contaminer les autres animaux.
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