Traitement du bétail à Moroto

Actualités, Blog

Suite à la présentation d’Emmanuel, nous nous sommes rendus sur le terrain : les auxiliaires vétérinaires formés par Vétérinaires Sans Frontières viennent à un genre de centre de rassemblement pour vermifuger et traiter leurs animaux contre les ectoparasites. Superbe expérience. Ils ont construit la veille un couloir de contention avec des perches. Introduction de séries de 6 à 7 bovins puis vermifugation orale et traitement à l’Amitraz. Marquage individuel avant libération. Animaux très dociles, autrement que chez nous… On voit que les éleveurs passent beaucoup de temps avec leurs animaux et surtout ne les brusquent pas.

DSC 3500

Emmanuel m’a demandé de faire un diagnostic de gestation. Une vieille vache croisée Zébu qui avait déjà vêlé 7 fois. Ne connaissant pas l’intervalle de vêlage, difficile de dire son âge mais je ne serais pas surpris de lui mettre 12 ans. Donc, fouiller rectal. Les éleveurs n’avaient jamais vu cela… Il a donc fallu expliquer la démarche. Amusant. J’ai surtout observé leur technique d’injection sous cutanée d’ivermectine. Ils font le pli de peau au niveau du dos et ont assez bien de difficultés à faire la sous cutanée. Je leur ai montré la sous cutanée au niveau de l’épaule, sans faire de pli de peau et en injectant légèrement en oblique. Succès de la méthode. Ils l’ont essayée et plus ou moins adoptée car changer les gestes techniques déjà acquis n’est pas si simple que cela…

Voyant que certains bovins ne voulaient pas rentrer facilement dans le tunnel de contention (ils s’y mettent à 4 pour le tirer, pousser), j’ai proposé de mettre un licou. Encore une chose nouvelle.

L’après-midi, retour vers le bureau de Vétérinaires Sans Frontières où on m’a demandé de faire une présentation aux auxiliaires sur les éléments importants pour faire un diagnostic (l’objectif est de faire comprendre les signes d’alerte) et les vers gastro-intestinaux chez le bovin ainsi que les conseils à donner pour le traitement… Petit défi car je n’avais rien préparé à l’avance et il me fallait tenir environ une heure. Bref, je m’attelle à la tâche… Heureusement qu’Emmanuel, le vétérinaire ougandais responsable des projets de Vétérinaires Sans Frontières, m’a transmis un PowerPoint utilisé pour former les auxiliaires car préparer quelque chose d’acceptable en deux heures n’est pas si évident que cela…

Je me suis donc transformé en professeur. Emmanuel a du traduire tout ce que je disais car les auxiliaires ne parlent pas l’anglais. Leur langue est le karamojong… que je ne parle bien évidemment pas.

CAHWambassadors

La présentation s’est très bien déroulée dans une ambiance très conviviale. Les enfants, revenus entretemps de l’école, étaient super intrigués de nous voir donner cours… Une séance de questions réponses a suivi. L’enthousiasme était eu rendez-vous. Ça reste pour moi toujours un réel plaisir de transmettre un savoir.

De retour à notre hôtel, la journée n’est pas finie car un des objectifs de notre voyage est aussi de communiquer. Je m’attèle donc à mettre par écrit toutes mes expériences, rédiger quelques lignes pour ce blog et aussi envoyer un message à mes proches.

Dominique Bonnevie