Alors que l’Organisation mondiale de la Santé vient d’en faire une urgence sanitaire mondiale, le virus mpox (variole du singe) est déjà présent dans de nombreux pays du continent africain et a été détecté tout récemment en Suède. En République démocratique du Congo, cette zoonose (maladie transmissible de l’animal à l’humain) fait des ravages depuis près de deux ans, en particulier dans les zones forestières. En raison de ses liens étroits avec la République démocratique du Congo, la Belgique doit elle aussi se préparer à l’éventualité d’une propagation du virus sur son territoire.
Au Sud-Kivu, une des deux zones les plus touchées en République démocratique du Congo, Vétérinaires Sans Frontières est en première ligne dans la détection de la maladie. Aux abords du Parc National de Kahuzi-Biega, nous mettons en œuvre un projet One Health avec Médecins du Monde et Action pour le Développement des Milieux Ruraux depuis 2022. Ce projet a vu le jour suite à l’épidémie d’ebola, qui a révélé le manque de dispositif de prévention et de détection des maladies dans la région, d’ailleurs identifiée comme une potentielle zone d’émergence de futures pandémies.
C’est pourquoi nous avons mis en place un système d’épidémiosurveillance à base communautaire sur les territoires de Kabare et Kalehe. Celui-ci joue un rôle crucial dans la détection des maladies zoonotiques à potentiel épidémique, notamment la variole du singe mais également d’autres maladies sous surveillance comme la salmonellose, la rage, la cysticercose et la tuberculose. 13 comités locaux y sont actuellement en place, composés de villageois riverains du parc, de populations autochtones (pygmées) et d’agents communautaires des 3 santés : humaine, animale mais aussi environnementale. Ces derniers ont été formés pour surveiller, détecter et remonter les cas suspects. Un système qui a fait ses preuves puisque c’est au niveau de ces comités que les premières alertes ont été données au début de l’épidémie de variole du singe dans la région. A ce jour, 336 cas ont déjà été diagnostiqués, principalement dans les zones de santé de Miti-Murhesa et de Kalehe.