One Health : notre projet pilote pour une seule santé au Sud-Kivu en vidéo

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Autour du Parc National de Kahuzi-Biega, de nombreux Congolais vivent au contact des animaux et de la nature. Dans cette région de l’est du Congo, la majorité de la population vit de l’agriculture et de l’élevage. Selon les estimations, au moins 3 personnes sur 4 vivent sous le seuil de pauvreté. Une grande vulnérabilité qui pousse hommes, femmes et enfants à se rendre dans le parc, dans le but d’y trouver du bois ou des animaux à vendre sur le marché.

En cherchant à subvenir à leurs besoins, ils s’exposent sans le savoir à des maladies à potentiel épidémique. La coupe du bois et le braconnage entraînent en effet une forte pression sur les ressources naturelles du parc. Cette pression provoque à son tour une augmentation du risque de transmission de maladies des animaux aux humains. Les activités humaines poussent donc les espèces sauvages porteuses de virus à fuir leur milieu naturel pour se rapprocher du bétail et des habitations qui entourent le parc. C’est ainsi qu’ont commencé des épidémies comme celles d’Ebola ou du covid-19.

Face à ce constat, un projet « One Health » (une seule santé) inédit a vu le jour en 2022 autour du secteur oriental du parc, proche de la ville de Bukavu. L’objectif : éviter l’apparition de nouvelles pandémies.

Un projet pilote inédit au Sud-Kivu

La force du projet réside dans la collaboration entre trois ONG, chacune spécialisée dans un secteur de santé. Vétérinaires Sans Frontières s’occupe du volet santé animale, Médecins du Monde de la santé humaine et Action pour le Développement des Milieux Ruraux est responsable des activités environnementales.

Mais le plus grand défi est sans doute d’impliquer à la fois la population et les services publics de santé. Un enjeu majeur pour la réussite du projet à long terme. Avant notre intervention, les services de santé travaillaient de manière cloisonnée, sans réelle implication des communautés dans la prévention et la gestion des problèmes sanitaires. La région ne disposait par ailleurs d’aucun système permettant de réagir efficacement suite à l’apparition maladies humaines ou animales, et d’empêcher leur propagation. Des problèmes auxquels nous avons décidé de nous attaquer, en collaboration avec tous les acteurs de santé concernés. Aujourd’hui, médecins, vétérinaires et environnementalistes publics et privés sont en contact régulier.

D’ici 2026, notre projet vise à développer un système de surveillance intégré des épidémies et un plan de contingence et de riposte. De quoi mieux prévenir, détecter et gérer les risques sanitaires dans la région. Dans la même optique, les services de santé humaine et animale sont également renforcés et amenés à travailler ensemble. Quant aux communautés, elles ne sont pas en reste : à côté des formations et sensibilisations, elles ont accès à des pépinières pour planter leurs propres arbres sur les collines bordant le parc. D’ici quelques années, elle pourront vendre ce bois plutôt que d’exploiter celui du parc. Certaines familles ont aussi l’opportunité de se lancer dans l’élevage de chèvres, autre alternative pour générer des revenus sans nuire à la biodiversité du parc.

A propos du projet One Health

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