Vétérinaires Sans Frontières renoue avec l’humanitaire

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Un an à peine après l’obtention de notre certificat de partenariat humanitaire auprès de la Commission européenne (DG-ECHO), nous avons obtenu un financement de la coopération belge pour la mise en œuvre d’un programme humanitaire au Sahel et dans la région des Grands Lacs. L’objectif est de contribuer à la construction d’un environnement propice à la paix, à la stabilité et au développement des zones agropastorales dans les deux régions. Un défi de taille qui occupera nos équipes dans cinq pays durant les deux prochaines années.

Un contexte marqué par l’insécurité et les aléas climatiques

Notre programme sera mis en œuvre dans différentes régions du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda. Cinq pays où nous intervenons déjà de longue date pour développer l’élevage et tout ce qui y est lié.

Au Sahel, la grande majorité des personnes déplacées dépendent de l’élevage. En milieu rural, le manque de ressources fourragères et d’espaces de transhumance provoque des tensions avec les agriculteurs. A cela s’ajoutent des difficultés d’approvisionnement et d’accès aux services vétérinaires, mais surtout l’insécurité persistante. Fragilisée, la population est chaque jour plus nombreuse à se réfugier autour des centres urbains.

Dans la région des Grands Lacs, les conflits et les aléas climatiques affectent également les populations. À l’Est de la République démocratique du Congo, l’insécurité permanente force la population à fuir. Les habitants du Sud-Kivu, divisés par des conflits identitaires, sont à la merci d’une multitude de groupes armés. Le territoire d’Uvira comptabilise à lui seul des milliers de personnes déplacées. Dans la région du Karamoja, au nord-est de l’Ouganda, le bétail fait l’objet de raids toujours plus violents. La région connait par ailleurs une sécheresse sans précédent, avec de lourdes conséquences pour les populations vivant de l’élevage.

Faciliter le nexus Urgence-Développement-Paix

C’est dans ce contexte délicat mais familier que nous proposerons nos actions humanitaires. En parallèle ou plutôt en amont de nos activités de développement. « C’est en effet un élément essentiel de notre stratégie humanitaire : se concentrer prioritairement sur nos zones d’intervention pour faciliter le nexus Urgence-Développement-Paix » explique Xavier Argoud, coordinateur de nos programmes humanitaires.

Travailler dans des régions où nous sommes déjà actifs présente en effet plusieurs avantages. D’abord, nous connaissons très bien les zones en question, leurs particularités et les acteurs sur place. Nous pouvons donc mieux analyser les besoins mais aussi apporter une assistance plus rapide et adaptée aux populations vulnérables. Cela nous permet aussi d’assurer un meilleur suivi des populations ciblées. Nous miserons donc sur la préparation des populations avant l’urgence, et la récupération précoce par la suite.

Au total, ces actions devraient profiter à quelque 80 000 personnes au Sahel et dans les Grands Lacs. Nous ciblerons naturellement les communautés vivant de l’élevage, mais pas seulement. Nous fournirons aussi  une assistance aux populations les plus vulnérables, qu’elles soient déplacées ou hôtes. Les ménages les plus fragiles recevront par exemple une assistance monétaire pour faire face à leurs besoins immédiats. Nous veillerons aussi à préserver leurs moyens d’existence, notamment l’élevage. La protection et la gestion des ressources naturelles figurent également parmi les priorités.

Retour aux sources

Avec ce programme, Vétérinaires Sans Frontières marque sa volonté de renouer avec ses origines. Car si la majorité de nos activités ont à présent une visée de développement, notre ONG a d’abord été un acteur humanitaire. « Dans les années 2000, notre organisation a mené différents programmes d’urgence en Afrique de l’Est. En Afrique de l’Ouest aussi, nos équipes interviennent depuis 2005 pour assister les communautés affectées par des épisodes climatiques extrêmes. » Un retour aux sources qui s’appuie donc sur une expérience solide, au Sahel comme dans les Grands-Lacs.