Voyage en terre inconnue

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Viviane, seule à s’occuper de ses 6 enfants, était dans une situation de grande pauvreté jusqu’en 2006. Aucun revenu pour la famille car son mari était malade et ils n’avaient pas l’argent pour aller voir un médecin à l’hôpital. Les enfants restaient à la maison avec le mari malade, pendant qu’elle allait travailler dans les champs chez ses voisins pour gagner la nourriture quotidienne. Après la naissance de son dernier enfant, elle a rencontré une femme qui lui a parlé du contrôle des naissances et des moyens de contraception.

A partir de là, plus libre, elle a décidé de proposer son aide à un marchand sur le marché de Butaré. Pour chaque sac de pommes de terre vendu, elle avait droit à 5 pommes de terres pour sa famille. Après les pommes de terre, c’est à un marchand de beignet traditionnels qu’elle a proposé son aide apportant ainsi à sa famille un petit revenu en dehors du travail sur les champs qu’elle continuait les autres jours de la semaine.

Un jour, dans le cadre du projet petit élevage de Vétérinaires Sans Frontières, elle a été choisie comme bénéficiaire et a reçu, à l’époque, un cochon qui a changé sa vie. Elle a pu faire partie de l’association agricole Imbaraga dans laquelle elle est aujourd’hui présidente de 6 sections. Sa famille dans laquelle nous avons passé la nuit possède désormais aussi des chèvres et une vache.

Elle a donc réussi, en quelques années, à sortir de la pauvreté et le chef du village qui est venu le soir nous rendre visite chez elle, nous a dit qu’elle était devenue un véritable exemple pour son village. Avec un coup de pouce d’une action bien menée les familles du Rwanda peuvent sortir de situations très précaires. Il n’y avait, pas de salle de bain, ni de toilette, ni même d’eau courante, comme vous pouvez l’imaginer, mais nous avons passé une magnifique soirée de chaleur humaine et d’émotion.

Elle nous a reçu avec un repas traditionnel de petits pois, bananes à cuire et avocat et nous avons dégusté la bière de banane qu’elle prépare chez elle. Le lendemain nous avons pu la remercier en lui offrant une poule achetée sur le marché.

 

Carole Meersschaert