Le changement climatique occupe désormais une place permanente dans le débat public et politique. Trop souvent, le bétail est considéré comme une cause majeure des émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’une intensification de la dégradation environnementale. En effet, on estime que l’élevage contribue jusqu’à 12 % par an aux émissions mondiales de GES, aussi bien directement qu’indirectement (FAO, GLEAM Life cycle analysis). La plupart du temps, ces émissions sont dues à des processus sont inhérents aux systèmes de production industrielle.
Consommateurs et défenseurs du bien-être animal comme de l’environnement exigent à juste titre que ce système change. Mais certains vont encore plus loin et sont convaincus que la seule solution consiste à cesser complètement de produire et de consommer des produits d’origine animale. Cette attitude reflète le manque de nuance dans la compréhension de la relation entre le bétail et le changement climatique.
Le rôle sous-estimé du bétail dans l’atténuation du changement climatique
Dans les systèmes d’élevage familiaux que nous défendons, le bétail joue un rôle majeur dans la sécurité alimentaire et la garantie de revenus pour des millions de familles et leurs communautés. Il contribue de manière significative à l’augmentation des rendements agricoles grâce à son intégration dans l’agriculture (par l’utilisation de la traction animale et du fumier). Contrairement à l’élevage industriel, les systèmes d’élevage familiaux remplissent aussi un rôle environnemental important de par leur impact positif sur la biodiversité et la qualité des sols. En outre, les systèmes de pâturage, qui font partie des systèmes d’élevage familiaux, semblent avoir une capacité, souvent sous-estimée, à compenser les émissions de GES grâce au fait qu’ils peuvent maintenir les prairies en bon état. Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais il semblerait que les systèmes d’élevage familiaux puissent jouer un rôle essentiel dans l’atténuation du changement climatique.
Ces recherches doivent être associées à un cadre politique favorable, qui soutient les éleveurs familiaux dans leurs efforts visant à élaborer des stratégies d’adaptation. Un premier pas dans cette direction serait de changer le discours actuel sur l’élevage par rapport au changement climatique : « It’s not the cow, it’s the how! »
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Téléchargez ici notre Policy Brief : « L’élevage et le changement climatique dans les pays du Sud : « It’s not the cow, it’s the how. »