Sous un soleil de plomb, nous préparons les doses à administrer pour vacciner poules et poulets contre la maladie de Newcastle. Ambassadeurs et auxiliaires s’attèlent ensemble à la vaccination de la centaine de volailles des différentes manyattas (communautés) formant le village. Nous en profitons également pour faire un rapide check-up de la santé des volatiles, et nous les traitons contre les poux. Nous saluons les techniques astucieuses d’administration du produit des éleveurs: utilisez une plume, il fallait y penser!
Nous participons ensuite à la traditionnelle réunion à l’ombre de l’acacia. Nous avons tous pu échanger sur nos connaissances et poser toutes les questions que nos nouveaux amis faisaient naître en nous. Beaucoup de nos débats finissaient en éclats de rire. Que ce soit au sujet des différences physiques entre nos animaux respectifs, la manière de les traiter ou encore notre vision des choses.
Les auxiliaires réunis, des hommes pour la plupart, m’ont fait le grand honneur de me proposer 200 vaches pour me demander ma main. « Investir dans un futur docteur est toujours un bon investissement », nous explique un éleveur surnommé Bull.
Nous avons beaucoup ri, notamment quand nous leur avons demandé pourquoi ils ne sélectionnaient pas les génisses les plus fertiles afin d’améliorer la rentabilité de leur cheptel. Sur le ton de la rigolade, ils nous ont répondu que les génisses qui refusaient d’être gestantes étaient mise au labourage des terres avec les taureaux. Une fois trop fatiguées pour faire le boulot des mâles, elles se résignaient finalement à être gestante!
En réalité, leur statut social se traduit par le nombre d’animal qu’ils possèdent. Plus ils ont d’animaux, plus ils peuvent espérer avoir de femmes. Ils sont également très respectueux de chacune de leurs bêtes. Jamais il ne leur viendrait à l’idée d’écarter une de leurs vaches de la reproduction. Nous sommes tout de même étonnés d’apprendre que les meilleures vaches peuvent avoir entre 7 à 12 veaux, et que certaines peuvent à nouveau être gestantes environs deux mois après le vêlage. Une moyenne plutôt satisfaisante!
Une fois la curiosité de chacun satisfaite, nous pouvons visiter l’une de leur manyattas, et après de longs au-revoir, nous partons visiter une ferme pilote qui a bénéficié de chèvres galas. Encore une fois, toute la délégation de Vétérinaires Sans Frontières a été très bien accueillie. Nous rentrons donc à l’hôtel avec le sourire aux lèvres et l’envie grandissante de partager tous ces moments forts à notre retour en Belgique!
Tiphaine Grégoire