Il s’appelle Hameed, super sympa et motivé, actif au zoo depuis 3 ans. Il nous explique que cet endroit a été créé en 1952, non pas initialement comme un zoo mais plutôt comme un sanctuaire pour les animaux saisis par les autorités lors des contrôles à l’aéroport d’Entebbe, qui semblait être un des principal lieux de trafic d’animaux sauvages. Dans les années 60′-70′, le sanctuaire a été transformé en zoo mais il accueillait surtout les animaux blessés par les braconniers. Il faut savoir qu’en Ouganda, il y a une loi qui dit que les animaux sauvages ne peuvent en aucun cas être commercialisés et qu’ils appartiennent à la population.
Juste pour citer quelques chiffres, le zoo accueille 800 nouveaux animaux par an. 30% meurent de leurs blessures, 60% sont remis dans leur environnement naturel et les derniers 10% restent au zoo. Certains animaux recueillis ne peuvent pas être remis en liberté car ils ne survivraient pas dans leur milieu naturel.
C’est le cas de ces deux superbes guépards de 10 mois qui sont arrivés au centre à l’âge de deux semaines, trouvés dans la nature en mauvais état, nourris par la main humaine, et qui ont déambulé à nos pieds comme des chats domestiques. C’est aussi le cas de « Sunny », cette jeune femelle chimpanzé qui a été trouvée attachée à un arbre à l’âge de 3 semaines presque cachectique et déshydratée. Elle a été soignée et maintenant, un programme de réintroduction dans une communauté de chimpanzés est prévu. Pas facile, il faut y aller pas à pas et commencer par l’acceptation visuelle des congénères avant de passer à l’acceptation physique. Nous avons également rencontré le jeune éléphant « Charles » qui a été recueilli à l’âge de 4 semaines par un pêcheur qui s’appelait Charles (d’où son nom). L’éléphanteau était en train de se noyer. Il pesait déjà 120 kg. Charles l’a attaché à son bateau et a été chercher de l’aide pour le ramener sur la terre ferme. Il a donc été remis aux bons soins du vétérinaire du zoo. Aujourd’hui c’est un éléphant de 4 ans qui connaît très bien l’humain et qui vient manger dans sa main.
C’est sidérant de voir la motivation des gens qui travaillent là. De vrais passionnés qui adorent leur boulot et le font avec tout leur cœur. Il y a donc notre vétérinaire épaulé de deux soigneurs. Ils sont d’ailleurs en déficit de personnel et sont demandeurs d’aide. Des vétérinaires peuvent aller les aider et il y a moyen de trouver des arrangements pour l’hébergement et les commodités quotidiennes.
Voilà, cette visite met un terme à notre périple africain qui laissera énormément de souvenirs et surtout beaucoup de possibilités de créer des liens futurs.
Dominique Bonnevie