Tout se déroule bien jusqu’au moment où une panne de voiture majeure nous arrête vers 10h du matin après environ 60 km de piste. C’est la lame principale de suspension arrière qui est cassée. Pas vraiment étonnant vu le nombre de trous et de cailloux… Le matériel est mis à rude épreuve. Nous sommes donc arrêtés à environ 40 km de la première ville digne de ce nom. Mais ça ne décourage pas notre chauffeur Robert. Un petit coup de fil puis il enfourche un « boda » (petites motos qui servent de taxi). Le voilà parti et nous attendons sur le bord de la piste, chacun s’adonne à ses activités : sieste, lecture, travail sur son PC, discussions. Evidemment quelques passants, à pied ou à vélo sont curieux de nous voir là et ralentissent l’allure pour nous regarder.
Après environ deux heures, voilà notre dépanneuse qui arrive. C’est le boda chargé cette fois de 4 personnes, dont notre chauffeur avec une nouvelle lame de suspension et un sac contenant les outils nécessaires. Et c’est avec le sourire que l’équipe met le cric sous la voiture et s’attelle à réparer la panne. Pour ceux qui ne s’y connaissent pas en mécanique, changer une lame de suspension n’est pas une sinécure. Chez nous, cela se ferait en garage sur un pont ou dans une fosse avec une presse pour attacher les différentes lames ensembles. Notre équipe de réparateurs est efficace. En deux bonnes heures, l’affaire est réglée. Bravo à eux. On ne peut toutefois pas dire que les conditions de travail soient les plus sécurisantes. Un tas de pierre ou une roue sert de support à la voiture…
Pendant la réparation, nous avons eu une petite visite d’un couple en moto qui revenait du marché. La moto était chargée d’un sac d’épis de maïs, de 5 poules, du chauffeur, de sa femme avec un bébé et d’un assez gros sac de voyage. La chaine était tombée et il fallait juste déboulonner le cache pour la remettre. Il a profité des outils de notre réparateur et est reparti tout content. Pas autant que sa femme qui devait porter le bébé plus le gros sac de voyage sur la tête pendant que monsieur poussait la moto.
Bref, nous avons perdu 4 heures mais sommes finalement quand même arrivés à Kampala vers 21h30, les bouchons étant encore loin d’être terminés. Nous rejoignons notre hôtel, un peu à l’extérieur du centre urbain et commandons notre souper car il faut compter une bonne heure de préparation.
Dominique Bonnevie