Nous rencontrons d’abord le directeur du centre qui nous explique brièvement le fonctionnement du refuge. 167 animaux occupent actuellement les lieux, ainsi que 46 chats et 121 chiens. Certains sont directement amenés au refuge, d’autres sont attrapés dans la rue par des bénévoles. Nous faisons ensuite la connaissance d’Alex, le vétérinaire du refuge. Un vrai passionné. Il y a très peu de vétérinaires pour petits animaux en Ouganda, 5 à Kampala exactement. En Ouganda, le chien est destiné à la chasse ou à garder les troupeaux, le chat sert à attraper les rongeurs. Ils ne sont généralement pas considérés comme animaux de compagnie et sont souvent maltraités. Mais les choses commencent à changer, notamment suite à des reportages sur le refuge à la télévision, à l’émergence d’une classe moyenne plus aisée, au nombre croissant d’expatriés et de personnes vivant seules qui désirent un peu de compagnie. Ils sont apparemment débordés de travail.
Je suis positivement étonnée de la propreté des lieux et de la gestion générale du refuge. À leur entrée, les chiens et les chats sont vaccinés contre la rage, endémique dans la région, et les chiots contre la parvovirose. Ils sont également tous stérilisés. Ils sont vermifugés tous les 3 mois et sont nourris avec des croquettes que des donateurs leur apportent. Alex soigne les animaux du refuge bénévolement. En contrepartie, il y a installé son cabinet privé.
Jusqu’à présent, les adoptions équilibrent les entrées. Ils n’euthanasient aucun chien ni aucun chat, et certains animaux passent le reste de leur vie au refuge. Nous rencontrons ensuite Katia, une des fondatrices du refuge, une polyglotte qui a l’air d’avoir fait le tour du monde. Une vraie amoureuse des animaux, très sensible à leur bien-être. Nous avons discuté un long moment de sujets divers. Elle nous explique notamment que les vaches d’ici ont une bien meilleure vie que chez nous jusqu’au transport vers l’abattoir. Elles pâturent en toute liberté et vivent généralement très longtemps. Par contre, le transport se fait dans des conditions déplorables, vaches et chèvres entassées dans des petits camions, pendant au mieux 1 jour au pire 3 jours sans boire ni manger. De même, l’abattage se fait systématiquement sans étourdissement. Katia et ses collègues au refuge essaient de changer les choses.
Nous assistons ensuite à la castration d’un chien. En gros, même produits et technique que chez nous mais avec moins de matériel et dans des conditions de stérilité beaucoup moins strictes. Les gestes d’Alex sont précis et il boucle le tout en moins de 20 minutes. Pour terminer cette visite, je présente rapidement ce qui se passe chez nous et les techniques de stérilisation utilisées. Je suis heureuse d’avoir visité un tel refuge et de savoir que les choses vont s’améliorer pour les chiens et les chats en Ouganda.
L’après-midi, nous avons rencontré les vétérinaires qui gèrent l’UVA (Uganda Veterinary Association), l’équivalent de l’UPV. Leur mode de fonctionnement est assez similaire au nôtre. Par contre, le cadre dans lequel ils fonctionnent est complètement différent. En Ouganda, jusqu’à il y a peu, tous les vétérinaires diplômés travaillaient pour l’Etat et très peu se lançaient dans la pratique privée. Maintenant, quelques praticiens privés commencent à s’installer et l’UVA les soutient de diverses façons, notamment en leur facilitant l’accès à un crédit d’installation. Dominique a fait une présentation sur le fonctionnement des diverses associations vétérinaires belges et leurs relations entre elles et avec les autorités. Apparemment la structure de notre réseau associatif a impressionné nos interlocuteurs.
Catherine Waterkeyn