« Des animaux sains, des personnes en bonne santé, une planète saine ». Pour mieux représenter notre vision de la santé unique (One Health/Une seule santé), notre slogan évolue et inclut désormais l’environnement. Une préoccupation qui ne date pourtant pas d’hier pour notre organisation.

Dès nos débuts, il nous est apparu comme évident que notre travail sur la santé animale n’avait de sens qu’en lien étroit avec la santé humaine mais aussi environnementale. Ce constat est à la base de l’approche One Health, qui reconnaît les liens inextricables entre la santé des animaux, des humains et des écosystèmes.

Environnement sain et biodiversité, remparts essentiels contre les pandémies

Partout où nous travaillons, nous constatons que l’activité humaine a de lourdes conséquences pour l’environnement et en particulier la biodiversité. Accaparement des terres, déforestation, conversion des pâturages en champs agricoles,… Autant d’exemples où la faune et la flore paient le prix fort. Tout comme les populations les plus vulnérables, qui manquent souvent d’accès aux soins de santé.

La déforestation perturbe l’habitat naturel des espèces sauvages, qui se rapprochent alors des zones habitées. Cela augmente le risque de transmission des virus à l’humain. © Vétérinaires Sans Frontières

En effet, la perturbation des écosystèmes pousse la faune sauvage à se rapprocher des zones habitées. Chauve-souris, rongeurs ou encore primates entrent alors plus facilement en contact avec les animaux d’élevages et les humains. Et il n’est pas rare qu’ils leur transmettent les virus et microbes dont ils sont porteurs. C’est ainsi que le VIH (sida), le virus à Ebola et plus récemment le Covid-19, ont provoqué des épidémies mortelles.

Préserver la biodiversité est donc essentiel afin d’éviter de futures pandémies. Et c’est ce que nous faisons.

Protéger la planète et les écosystèmes, c’est aussi notre mandat

En parallèle de nos activités de préservation de la santé animale et de soutien aux éleveurs, nos équipes développent une foule d’activités axées sur l’environnement. De quoi prouver que contrairement aux idées reçues, l’élevage familial est bel et bien compatible avec la préservation de l’environnement.

Au Rwanda, Vétérinaires Sans Frontières soutient des coopératives apicoles pour préserver les forêts et la biodiversité © Gaël Vande Weghe

Depuis 2014 au Rwanda, nous promouvons l’énergie verte auprès des éleveurs laitiers dans la Province du Sud. Grâce à des biodigesteurs, ils peuvent transformer la bouse de leur vache en gaz de cuisine. En réduisant leur consommation de bois en cuisine, ils contribuent à limiter la déforestation des collines. Dans la même optique, nous encourageons les paysans rwandais à se lancer dans l’apiculture. Tout en leur fournissant un revenu précieux, les abeilles jouent aussi un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité locale en pollinisant les espèces végétales.

Au Sahel, nous aidons les éleveurs à faire face aux conséquences du changement climatique et de la désertification. En Mauritanie par exemple, nous installons des seuils de ralentissement et des cordons pierreux pour freiner l’érosion. Nous mettons aussi en place des barrages pour stocker l’eau de pluie. Ces installations permettent de protéger ou restaurer les pâturages, les terres cultivables et les points d’eau, essentiels pour les éleveurs locaux.

Un nouvel élan pour l’avenir

Forts de ces expériences réussies, nous redoublons d’efforts pour préserver l’environnement des éleveurs. Plus que jamais en 2022, nos équipes travaillent pour faire de notre planète un lieu plus habitable pour toutes les espèces, qu’elles soient humaines, animales ou végétales. Et faire de l’approche One Health qui nous est si chère, une réalité.