À notre arrivée à Entebbe lundi soir, il fait déjà nuit… On n’y voit pas grand chose ! Direction l’hôtel où nous faisons la connaissance d’Emmanuel, un vétérinaire ougandais qui travaille pour Vétérinaires Sans Frontières Belgique à Moroto et nous accompagnera lors de notre voyage, ainsi qu’Alfunsy et Tuwa, nos chauffeurs.
Mardi matin, nous nous mettons en route vers Kampala avec Alfunsy. Une fois arrivés en ville, la capitale ougandaise correspond à l’idée que je me faisais d’une ville africaine : grouillante de monde, bruyante, remplie de trafic, de motos et de voitures qui se croisent de très près sans code de la route apparent ; mais aussi colorée, animée et très constatée. Ici, les grandes enseignes commerciales côtoyent la pauvreté et la misère auxquelles on peut s’attendre dans une grande ville.
Refuge pour chiens et chats
Nous nous rendons dans un refuge pour chiens et chats, où nous sommes accueillis par le directeur qui nous explique son fonctionnement. Un peu plus de 200 animaux y sont recueillis. Plus de 120 chiens et une petite centaine de chats ! Malgré ce nombre important, le refuge est très propre. Les responsables tentent de faire adopter certains animaux et gardent les autres. Ils organisent également quelques cours de sensibilisation sur le bien-être animal. Ce projet est très bien tenu et nécessaire j’en suis persuadée, car le bien-être animal est primordial, mais je suis hantée par un sentiment d’inégalité… Apporter tant de soins à des animaux alors que certains êtres humains de ce pays vivent dans des conditions de pauvreté déplorable… Bref c’est l’histoire de la vie, du monde,…
Après cette visite, nous prenons la route vers Sipi, situé dans le district de Kapchora. Nous affrontons le trafic de la capitale et ses bouchons…
Pauvreté et inégalités : une réalité pas facile à voir
À la sortie de la ville, nous traversons quelques “bidonvilles” ou du moins quelques quartiers très pauvres et ce sentiment d’inégalité ne fait que grandir en moi, non pas vis à vis des animaux mais plutôt du monde entier ! La pauvreté me choque, m’agresse. Nous sommes observés, et on peut lire un sentiment d’envie dans les brefs regards des gens que l’on croise : “Donne moi quelque chose”, ou peut-être “Vous n’avez rien à faire là”. Mais peut-on réellement leur en vouloir ? Comme je m’y attendais, la réalité n’est pas facile à voir, je me sens impuissante … La sortie de la ville semble interminable.
Nous sortons enfin des bouchons et nous retrouvons au milieu des champs de bananiers, choux, tournesol, maïs,… nous traversons de nombreux petits villages très animés, tout le monde vit dehors la journée, travaillant, transportant du bois, de l’eau,… Les enfants ne sont pas épargnés, parfois en train de jouer mais souvent en train de transporter de gros bidons d’eau. J’ai envie de sauter de la voiture, d’aller à la rencontre de ces gens, d’échanger, de tenter de communiquer, de découvrir l’Ouganda authentique, mais je devrai encore attendre un peu.
Nous arrivons à Sipi à la nuit tombée, dans un petit village perché sur la montagne. Depuis l’hôtel, on peut entendre une cascade… Le choc des cultures, un repas et un lit nous attendent… Nous passons la journée de mercredi à découvrir la région, et profitons de quelques visites touristiques loin de la pauvreté traversée la veille.
Jeudi, nous nous mettons en route vers Moroto. Après un trajet un peu sportif au vu de l’état des routes, Emmanuel nous emmène visiter le bureau de Vétérinaires Sans Frontières et nous présente les projets en cours et la suite du programme… Demain, nous irons visiter l’abattoir de la ville et rencontrer quelques vendeurs de bétail. Une bonne opportunité, je l’espère, de nous plonger un peu dans cette culture et d’échanger avec les gens…
Elisa Scohy
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