La migration est un phénomène récurrent depuis toujours, même si le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés  (UNHCR) reconnaît que le modèle de migration a évolué ces dernières décennies et est devenu plus complexe. Ainsi, la distinction entre ‘réfugiés’ et ‘migrants’ est de moins en moins aisée. Pourtant, la différence est déterminante pour leur prise en charge par le droit international. Les migrants feraient le choix de déménager pour améliorer leur avenir, tandis que les réfugiés seraient forcés de quitter leur domicile au péril de leur vie. Ces derniers nécessiteraient donc une protection, comme le prévoit la convention de Genève. Chaque réfugié est donc un migrant, mais chaque migrant n’est pas un réfugié.

Mais qu’en est-il des personnes dont le pays est devenu infertile à cause des sécheresses répétées ? Ou qui n’y trouvent pas de possibilités de travail ? Elles déménagent… En Afrique de l’Ouest, la plupart des migrants ne quitte pas la région, elle se rend simplement dans une autre province ou passe de l’autre côté de la frontière. Cette migration « Sud-Sud » est sept fois plus importante que le flux de migrants ouest-africains vers l’Europe ou un autre continent, selon les chiffres du centre de recherche International Centre for Migration Policy Development.

Des éleveurs en fuite

(c) Wouter Elsen

Depuis l’éclatement des conflits armés au Mali en 2012, quelque 32 000 réfugiés maliens séjournent au Burkina Faso. Parmi ces réfugiés, de nombreux éleveurs avec leur bétail. Mais à cause des longues distances parcourues par les réfugiés avec leurs troupeaux, leurs animaux sont fortement affaiblis et ne produisent pratiquement plus de lait. Pourtant, le lait constitue une part importante du régime des populations du Sahel, avec les céréales. Il est d’ailleurs indispensable pour la santé des jeunes enfants.

L’arrivée des réfugiés au Burkina Faso a augmenté la pression sur les rares points d’eaux et pâturages, ce qui provoque des conflits avec les habitants locaux. Avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et le soutien financier de Ikea Foundation, Vétérinaires Sans Frontières a mis un projet sur pieds (Seeds for Solutions) pour s’attaquer simultanément à ces différents problèmes.

Découvrez dans les articles suivants comment Vétérinaires Sans Frontières collabore avec les populations locales pour accueillir des réfugiés maliens:

• Des cantines de lait pour combattre la malnutrition infantile
• La transformation du lait, un savoir-faire féminin depuis des siècles
• Du bétail sain … des réfugiés en bonne santé
• Des réfugiés aux commandes grâce aux micro-entreprises

La coupole des ONG francophones, le CNCD-11.11.11, dont Vétérinaires Sans Frontières fait partie, se bat contre les inégalités et pour un changement durable. Cette année, la migration se trouve au centre de sa campagne. Car, partout dans le monde, des millions de personnes fuient la guerre, la pauvreté, les inégalités, le changement climatique,… Des causes auxquelles Vétérinaires Sans Frontières fait face au quotidien.